Le réchauffement climatique est, actuellement, la cinquième cause d’extinction des espèces. Il désigne le phénomène d’augmentation, à l’échelle mondiale et sur plusieurs années, de la température moyenne des océans et de l’atmosphère.
Le réchauffement planétaire pourrait occasionner des changements climatiques importants qui induiraient des impacts sur le fonctionnement de notre planète : modification du fonctionnement des écosystèmes avec une perte de biodiversité, une montée des eaux d’un à deux centimètres par décennie suite à un recul et à la fonte des glaces polaires, une modification des courants marins, une variation climatique qui pourrait provoquer un ralentissement ou un arrêt des courants comme le Gulf Stream (et donc un arrêt des échanges thermiques entre l’équateur et les zones tempérées).
Ce réchauffement global de la planète serait dû à l’augmentation dans l’atmosphère de la concentration en gaz à « effet de serre ». Si vous ne comprenez pas de quoi on parle il est important de s’intéresser aux phénomènes pour bien comprendre le changement climatique.
L’effet de serre
L’effet de serre est un processus naturel de réchauffement du climat qui intervient dans le bilan radiatif de la Terre (bilan entre la quantité d’énergie reçue par la Terre et la quantité d’énergie réémise vers l’espace. Lorsque le bilan est nul, la température moyenne de la planète est stable.). Il est dû aux gaz à effet de serre contenus dans l’atmosphère, à savoir principalement la vapeur d’eau (qui contribue le plus à l’effet de serre), le dioxyde de carbone et le méthane.
La plupart des gaz à effet de serre sont d’origine naturelle. Mais certains d’entre eux sont uniquement dus à l’activité humaine ou bien voient leur concentration dans l’atmosphère augmenter en raison de cette activité. L’effet de serre n’est pas en soi nocif aux écosystèmes ; sans lui, la température terrestre avoisinerait les -18 °C. Cependant un excès de gaz à effet de serre dépassant la capacité des écosystèmes à les piéger et les absorber est un danger pour la plupart des espèces.
Du fait des activités humaines, la concentration des gaz à effet de serre dans l’atmosphère a continué à augmenter. La concentration de gaz carbonique dans l’atmosphère a augmenté de 31% depuis 1750. Le taux actuel d’augmentation est sans précédent depuis au moins 20 000 ans. Environ trois quart des émissions humaines de dioxyde de carbone au cours des vingt dernières années est dû à la combustion d’énergies fossiles. Le reste est essentiellement dû au changement dans l’utilisation des terres, notamment à la déforestation.
Lorsque nous utilisons des énergies fossiles, telles que le charbon, le pétrole ou le gaz, nous brûlons du carbone, ajoutant ainsi du CO2 à l’air : environ 20 milliards de tonnes par an dans le monde. Les Océans et les forêts et, dans une bien moindre mesure, les autres plantes, éliminent à peu près la moitié de cet excédent de gaz carbonique. Cependant, sa concentration ne cesse de croître : de l’ordre de 0,028% il y a cent cinquante ans, elle est aujourd’hui de 0,0365%.
Un autre gaz à effet de serre est le méthane (CH4), dont la concentration a doublé depuis la révolution industrielle. Les sources « humaines » sont les rizières, les décharges d’ordures, les élevages bovins, les fuites sur les réseaux de gaz et l’exploitation charbonnière. L’oxyde nitreux, ou protoxyde d’azote (N2O) est un autre gaz à effet de serre, qui provient de certaines industries et des excès d’épandages d’engrais.
Il faut compter également avec l’ozone de la basse atmosphère, qui se forme à la suite des émissions de monoxyde de carbone (CO), d’oxydes d’azote (N2O) et de composés organiques volatils (COV). Il y a enfin les gaz fluorés : CFC, HCFC, HFC, PFC et HF6.
Quel impact pour la biodiversité ?
Le réchauffement de la planète provoque une migration des espèces vers des zones biogéographiques où les températures sont compatibles avec leur développement. On estime qu’une hausse de 1°C de la température déplace vers les pôles les limites de tolérance des espèces de 125 km en moyenne, et de 150 m d’altitude vers le haut en montagne.
Ceci va entraîner une modification de la structure et du fonctionnement des écosystèmes, mais va également mettre en péril de nombreuses espèces. A commencer par les espèces végétales qui ne seront pas capables de faire évoluer assez rapidement leur aire de répartition et qui risquent de s’éteindre. Mais il faut ajouter à cela toutes les espèces animales qui ne pourront pas migrer soit parce qu’elles sont bloquées par une barrière aquatique (espèces des îles par exemple) soit parce qu’elles se trouvent déjà sur les pôles (exemple des Ours polaires).
Plus les changements seront importants et surtout rapides, plus il sera difficile pour les espèces de s’adapter. La diversité et l’intégrité des écosystèmes renforcent leurs capacités de résistance à ces bouleversements. Mais elles sont menacées par l’ensemble des activités humaines décrites précédemment.
Le changement climatique pourrait conduire à l’extinction de 18 à 35 % de la biodiversité d’ici 2050. C’est ce que conclut une étude publiée dans la revue Nature du 8 janvier. Chris Thomas, auteur de cette étude, déclarait que « Si les projections de l’étude sont extrapolées à l’ensemble des terres, les analyses suggèrent que plus d’un million d’espèces seraient menacées ».